L’entretien du couteau n’est pas à négliger car c’est ce qui va lui assurer une bonne durée de vie et d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un couteau « haut de gamme » issu d’une fabrication traditionnelle comme ceux que nous proposons.
Le manche doit être entretenu tout comme le couteau dans son ensemble.
L’ Artisan vous donnera ses conseils dans d’autres articles en ce qui concerne l’entretien des lames selon l’Acier choisi ainsi que sur le mécanisme.
À défaut de cet entretien, des fissures voir même des défauts pourrons apparaître dans le temps.
Nous allons vous expliquer de manière simple et efficace, comment faire pour garder de beaux couteaux et en parfait état…
I/ Pourquoi est-il important de traiter le manche d’un couteau ?
La plupart des couteaux sont montés avec des matières naturelles qui sont donc sensibles à l’hygrométrie ;
un manche de couteau est soumis à des expositions extérieures régulières ainsi qu’à des vibrations, des chocs et des frottements ;
Afin de préserver le manche de votre couteau artisanal, un traitement adapté s’impose ; Les amateurs de coutellerie traditionnelle trouveront ci- dessous les clés basiques afin d’assurer un traitement optimal pour tout type de manche de couteau.
Le bois, une matière noble
Étant donné la place qu’il occupe dans notre environnement naturel, le rôle essentiel qu’il y joue depuis les temps les plus reculés ainsi que dans notre vie du quotidien, le bois ne pourra jamais être considéré comme un matériau ordinaire;
Il est un matériau complexe dont les diverses propriétés et caractéristiques ne dépendent pas seulement de sa composition mais aussi de sa structure.
Il est reconnu que le bois sèche et ce peu importe ce que vous en faites.
Certaines essences de bois souffrent plus que d’autres mais généralement un manche en bois a juste besoin d’une goutte d’huile de temps en temps.
Cela prévient des fissures et augmente en même temps la résistance aux changements de température et d’humidité.
De plus, un manche bien huilé sera mis en valeur, un petit geste qui fera ressortir les dessins du bois, ses veinures et ses couleurs.
En principe, tout manche en bois a besoin d’une goutte d’huile occasionnelle mais il y a cependant des exceptions : les manches en bois déjà laqués ou peints qui eux n’absorbent pas l’huile;
Il en va de même pour les essences de bois stabilisé (bois imprégné de résine) qui ont besoin de moins d’huile que les essences de bois non stabilisé.
La finition de l’Artisan sur ses manches de couteaux en bois
Les bois sont lustrés à la main, ils ne sont donc pas vernis, ce qui leurs permet de respirer et de prendre la patine naturelle qu’ils méritent.
L’Artisan utilise l’ huile de Tung pour les finitions de ses manches.
C’est une des plus anciennes huiles de finition et l’une des plus connues (ébénisterie);
Elle est capable de former un film de couverture résistant et imperméable à l’eau et agissant comme un vernis naturel .
Utilisée en Chine depuis plus de 2000 ans, cette huile végétale issue de la noix de Tung n’a pas fini de nous étonner…
C’est aussi la plus ancienne huile siccative qui durcit au contact de l’air.
Au fil du temps qu’on les passe sur le manche, les couches d’huile se lient les unes aux les autres.
On parle également de huile de Lin qui a de multiples qualités : elle nourrit, protège, fait briller et contribue à donner un bel éclat au bois mais ce n’est pas tout…
L’ huile de Lin ou l’huile de Tung ? Quel est la différence ?
L’huile de Lin est extraite des graines mûres du Lin, elle ne coûte pas cher et son application ne nécessite aucun matériel compliqué ; Elle offre une certaine protection et confère aux bois pâles une couleur jaune de belle apparence.
En raison de sa couleur, l’huile de Lin a tendance à foncer légèrement les bois clairs.
Elle laisse une fine pellicule satinée à la surface du bois et permet de le protéger contre diverses agressions;
Quant à l’odeur, qui est assez prononcée au moment de la pose, elle s’estompe au fur et à mesure qu’elle sèche.
On applique souvent des huiles siccatives comme mesure de protection additionnelle sur les objets en bois.
Le fini traditionnel le plus commun en Occident était l’huile de Lin mais l’huile de Tung, appelée autrefois « huile de bois de Chine », était également employée bien qu’elle ait davantage été utilisée en Asie.
L’ huile de Tung qui est plus chère, sert aux mêmes fins mais ne provoque pas de changement de couleur radical.
Un conseil sur les huiles : N’utilisez jamais d’huile végétale pour protéger la lame ou bien huiler le mécanisme… Cette huile en séchant va se transformer en une substance collante qui n’est pas forcément critique pour une lame et voir même recherchée pour protéger le bois mais qui cependant risque de bloquer irrémédiablement le mécanisme de votre couteau pliant !
Afin de maintenir ces objets en bon état, il nous importe maintenant de connaître les matériaux dont ils sont faits.
II) L’entretien des manches en bois régionaux tel que l’Olivier, le Genévrier Cade ou les bois exotiques
Les manches en bois du pays ou bois exotique:
par exemple l’Amboine, l’Ébène Royal… sont des matériaux naturels et vivants, il est donc déconseillé de les passer sous l’eau, il suffit juste de les essuyer avec un chiffon propre.
Afin de préserver la souplesse du bois, huilez le manche de temps en temps pour le nourrir et l’imperméabiliser avec un chiffon doux imbibé d’huile de Lin ou d’huile de pépin de raisin, puis frottez avec un chiffon sec.
Si vous avez l’occasion de vous procurer de l’huile de Tung utilisez-la !
Surtout il est important de ne pas mélanger les huiles ou de les varier en a appliquant une différente à chaque traitement.
Par exemple, si vous utilisez au départ l’huile de Lin, continuez à traiter votre manche avec l’huile de Lin.
Parlons maintenant d’un bois réputé dans le monde de la coutellerie, un bois que l’on retrouve sur beaucoup de manches de couteaux et qui n’a pas fini de nous étonner…
Le bois de fer d’Arizona :
Le manche en bois de fer d’Arizona:
un bois exotique très dur (de densité 1,35) et provenant du désert d’Arizona, peut avoir plusieurs milliers d’années.
Un bois précieux aux couleurs d’automne, très résistant et stable; certainement le meilleur bois pour un couteau plein manche.
Il croît depuis le niveau de la mer jusqu’à 900 m d’altitude et résiste à des températures extrêmes.
Si vous ne souhaitez pas que ce bois fonce, nous vous recommandons de ne pas l’huiler. Il ne nécessite pas d’entretien en raison de sa dureté et de ces conditions de croissance extrêmes.
III) L’entretien d’un manche en bois dans un environnement humide / marin
Pour les utilisateur qui vive et/ou travaille dans un environnement marin, veuillez à être très attentif.
L’air dans des endroits comme les régions côtières a un taux humidité supérieure à la normale, avec un peu de sel mélangé.
Il est important garder la surface de votre manche légèrement recouverte d’une pellicule d’huile( huile de lin par exemple) ,afin de prévenir des déconvenues,
L’huile empêchera l’air humide salé d’entrer en contact avec le bois .
Si vous n’utilisez-pas votre couteau pendant longtemps, ne le laissez pas dans son étui en cuir, le cuir emprisonne l’humidité et cela pourrait faire craqueler le manche.
L’étui en cuir c’est que pour le transport !
Si le couteau venait en contact direct avec de l’eau salée, lavez le couteau aussitôt que possible avec de l’eau du robinet et appliquez de l’huile après l’avoir séché consciencieusement.
Enroulez le couteau dans un linge de soie ou dans du coton sec afin qu’il n’absorbe pas l’humidité et que cela entraîne des changements sur le mécanisme.
IV) Matières autres que le bois
Si vous possédez un couteau avec un manche en pointe de corne :
La corne, qui est une matière naturelle très solide (un peu plus résistante que l’os et l’ivoire ) peut provenir de la vache, du zébu, du buffle, du bélier…
Elle est très sensible à l’humidité.
Elle est composée de kératine comme les plumes et les ongles.
C’est pour cette raison qu’il existe une grande variété de couleurs, c’est un matériau magnifique et nécessitant un minimum d’entretien.
Si vous sentez que la corne est un peu « sèche » passez sur votre manche une lotion pour soin de peau type «Mixa-bébé » ou pommade « Dexeryl » afin de l’hydrater et de l’imperméabiliser.
Frottez ensuite avec un chiffon sec pour lui redonner du brillant.
Le manche ne se mouille pas car il pourrait finir par gonfler et se fendre.
Veillez à conserver votre couteau en corne dans un endroit sec à température ambiante.
Ne l’exposez pas à une lumière vive, par exemple en plein soleil ou près de radiateurs.
Pour les manches en corne pressée, veillez à effectuer un lavage manuel délicat uniquement s’il est sali :
Avec un chiffon à peine humide, nettoyez la partie qui a été salie puis séchez.
L’astuce de l’Artisan pour les matières animales sensibles au changement d’humidité :
Enroulez le couteau dans un linge de soie ou dans du coton sec afin qu’il n’absorbe pas l’humidité et que cela entraîne des changements sur le mécanisme.
Parlons maintenant des couteaux fabriqués avec un manche en bois de cerf :
Le manche en bois de cerf, un matériau naturel très résistant, est certainement le meilleur matériau pour un manche de couteau de chasse.
Quand on sait que leurs bois tombent et qu’il peuvent rester dans les forets plusieurs saisons sans pourrir ni s’altérer, faisant face aux gels et autres phénomènes atmosphériques, on comprend qu’ils sont très résistants;
Ils servent aussi d’arme de combat entre cerf mâles.
Pour les couteaux plein manche :
Le couteau Buschcraft qui est un couteau connu pour sa polyvalence ou encore le couteau de chasse, nous ne recommandons aucun entretien spécifique.
Cependant, même si le bois de cerf est une matière facile d’entretien sur un couteau fixe, il en n’ est pas de même pour un couteau pliant issu de la Coutellerie d’Art.
Lors de la fabrication le bois de cervidé est coupé en deux dans sa longueur, affiné, ajusté, la structure physique est donc modifiée;
Pour une pièce de Prestige, il faut s’assurer qu’il soit bien protégé contre les variations brusques de température et d’humidité.
Pour se faire, il suffit de les emballer dans du papier de soie afin que le couteau n’absorbe pas l’humidité et que cela entraîne des changements sur le mécanisme .
Idéalement, veillez à conserver votre couteau en bois de cerf dans un endroit sec et à température ambiante;
Ne l’exposez pas à une lumière vive, par exemple en plein soleil ou près de radiateurs.
Les manches en ivoire de mammouth fossilisé ou ivoire de phacochère:
L’ivoire de mammouth est une matière fossile vieille de plus de 10 000 ans qui nous vient du Nord-Est de la Sibérie et de l’Alaska ; Elle reste fragile malgré tout le soin apporté;
Si elle perd son aspect brillant, hydratez le manche pour le nourrir avec une lotion de soin de peau pour bébé ou autre crème de soin hydratante (ex : pommade Dexeryl) .
Évitez de laisser le couteau dans un étui en cuir car suivant le traitement de celui-ci, il peut oxyder et tacher l’ivoire.
De même pour l’ivoire de phacochère
Cousin africain de notre sanglier, les défenses sont assez impressionnantes. L’ivoire de phacochère est une matière noble et vivante.
À savoir :
L’ivoire est une matière hygroscopique et donc très sensible à l’humidité.
Il en est de même que pour le bois, c’est-à-dire qu’il absorbe ou dégage de l’humidité suivant le taux hygrométrique de l’air;
Il se gonfle alors ou se contracte en fonction de sa teneur en humidité.
Conseil de l’Artisan :
L’ivoire, ne doit pas être exposé à une lumière vive, par exemple en plein soleil ou près d’un radiateur.
Idéalement, veillez à conserver votre couteau dans un endroit sec à température ambiante emballer dans du papier de soie afin que le couteau n’absorbe pas l’humidité et que cela entraîne des changements sur le mécanisme .
Ne jamais tremper dans l’eau un couteau en os ou en ivoire.
Remarque :
Au fil des années, l’ivoire peut se couvrir d’une belle «patine» jaune brunâtre…
Cette transformation est le résultat d’un processus naturel de vieillissement et comme il est rare qu’une raison esthétique quelconque puisse justifier le blanchiment de l’objet, on ne doit jamais chercher à enlever cette patine.
D’un couteau à l’autre, l’aspect du manche n’est jamais identique car chaque pièce de matière est unique.
Le manche est façonné manuellement.
Les bois utilisés pour orner vos manches de couteaux sont dans un premier temps repérés puis sélectionnés et contrôlés.
Veillez à ne pas les mouiller (ou les laisser immerger dans l’eau), ni les passer au lave vaisselle.
À savoir :
Un couteau pliant s’essuie, il ne se lave pas !
Nous apportons un soin particulier à la qualité des matériaux qui constituent nos pièces de coutellerie et ne sélectionnons que les meilleurs produits.
Les bois possèdent de véritables vertus intéressantes.
Soyons méticuleux et admirons-les comme des Œuvres d’Art uniques et ce durant toute une vie pour ensuite les transmettre à la génération future.